samedi 8 avril 2017

RÔLE DU ''DONTIRE '' CHEZ LES WAABA DE L'ATACORA


         Nombreuses sont les personnes qui souvent font allusion aux masses-médias lorsqu’on parle de moyens de communication traditionnels en Afrique.
Mais, bien avant l’avènement de ceux-ci, l’Afrique pré-coloniale et post-coloniale disposait et dispose toujours d’un système traditionnel de communication.
C’est le cas de cet instrument appelé ‘’DONTIRE’’ qu’utilise le peuple ‘’Wao’’ de l’ATACORA, précisément dans les communes de Natitingou, Toucountouna, Tanguiéta et Kouandé (Nord Bénin).

Le “DONTIRE “ est un instrument traditionnel de la famille des membranophones.
 Il est d’une part un moyen de communication traditionnel chez les ‘’Waaba’’ de l’ATACORA et d’autre part un instrument de musique.
 Il s'agit d'un instrument à percussion constitué d’un fût sur lequel est tendue une peau d’animal frappée (généralement peau de biche ou de cabri) à l’aide d’une baguette courbée.

C’est l’un des plus anciens instruments utilisés par les crieurs pour faire passer une information dans le village ou quartier de ville en milieu ‘’Wao’’.
Le ‘’DONTIRE’’ joue une double fonction. Primo, il est un moyen important de communication pour les habitants d’une même localité et, secundo, un instrument de musique traditionnelle.
Sa fonction communicationnelle consiste en effet à être utilisé par un crieur pour transmettre une information émanant d’un dignitaire ou du conseil de village. Instrument à percussion frappé à l’aide d’une baguette courbée, le ‘’DONTIRE’’ produit des vibrations qui sont obtenues et amplifiées par le fût qui fait office de résonance, vibrations modifiées par ce timbre naturel, produit d'une synthèse, au son desquelles les gens exécutent des pas de danse.

Lorsque le SON du ‘’DONTIRE’’ retentit, les populations se rendent aussitôt compte qu’il y a un message et prêtent attention au crieur pour savoir ce qui se passe autour d’elles.
Sa résonance dans un village est comparable au générique de début d’un journal parlé ou télévisé qui fait appel aux auditeurs ou téléspectateurs lorsqu’une édition de journal s’apprête à commencer.
Il est également utilisé dans les cérémonies funéraires et les cours royales par les griots pour les panégyriques, mais aussi comme instrument de musique lors des soirées de réjouissances et lors de grandes manifestations.

     
                        Jacob YANTCHA